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·Mercredi 23 janvier 2019

La tribune que je fais chaque mois dans le Travailleur alpin me donne l'occasion de faire une esquisse de bilan de ces dix ans de mandat au Parlement européen et d'expliquer pourquoi je ne me représenterai pas.

Je continuerai mes combats autrement avec toutes celles et tous ceux qui en auront envie.

Les prochaines élections européennes auront lieu dans quelques mois. Il est temps pour moi de faire un petit retour en arrière, une sorte de bilan.

Il y a bientôt 10 ans, les militants du Front de Gauche, et tout particulièrement les responsables et militants du Parti communiste, m’ont fait confiance en me proposant de conduire la liste pour les élections européennes de 2009 dans le Sud Est.

Je ne soupçonnais pas alors à quoi j’allais m’engager ! Et ce fut un vrai défi !

J’ai coutume de dire que je n’aurais pu rêver d’un plus beau mandat et que si c’était à refaire et que l’on me demandait de choisir, c’est bien celui-là que je préférerais.

Je voudrais donc avant toute chose remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagnée durant ces deux mandats.

Ces 10 ans ont été passionnants et m’ont rendue plus européenne que jamais y compris en voyant de plus en plus que certains défis ne peuvent être résolus qu’à ce niveau-là. Ceci est particulièrement vrai pour les choix à opérer en matière climatique et migratoire.

Dotée de cette expérience, trois raccourcis m’exaspèrent : - « C’est la faute à Bruxelles » - « Le Parlement européen ne sert à rien » - « L’Europe est allemande »

Ces affirmations empêchent de faire des choix et propositions basées sur le fonctionnement réel des institutions européennes et notamment le rôle des gouvernements nationaux alors que la responsabilité de ces derniers dans les dysfonctionnements actuels reste largement ignorée.

Cela conduit également à confondre fonctionnement des institutions et majorités politiques. Cela rend en partie invisibles les batailles que nous pouvons mener comme parlementaires, tant au sein de la GUE/NGL, que dans le cadre de rassemblements plus larges pouvant y compris être majoritaires.

Sans amertume, ce constat me fait dire également que ce mandat est plutôt ingrat notamment au regard de l’investissement qu’il suppose.

De surcroît, le bilan politique de ces 10 dernières années est assez sombre tant la crise des institutions européennes devient de plus en plus patente. Désormais, au-delà de l’incapacité à gérer la crise économique et financière, on assiste à une crise politique et démocratique qui s’est particulièrement révélée sur le dossier migratoire.

La fuite en avant qui en découle, alliant néolibéralisme échevelé avec les conséquences sociales que l’on sait, autoritarisme croissant et cynisme, loin de faire barrage aux nationalistes et à l’extrême droite, en fait le lit.

Mais, bien au-delà ou malgré tout cela, c’est avant tout, l’incapacité des Gauches à se rassembler qui me conduit à ne pas me représenter pour un 3ème mandat. Cette division, basée essentiellement sur des enjeux nationaux, me parait irréaliste et mortifère au regard des enjeux politiques qui vont se jouer au niveau européen.

Pour autant, je soutiendrai bien évidemment la liste de Ian Brossat.

Alors un grand merci à toutes et tous et à bientôt pour poursuivre nos combats communs.

 

Je vous invite à retrouver mon bilan sur mon blog : http://www.eurocitoyenne.fr/content/votre-deputee/apres-deux-mandats-avec-vous-autrement

Marie-Christine Vergiat,

Députée européenne Front de gauche

Tag(s) : #EUROPÉENNE2019
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