
« L’oiseau » de l’extrême droite qui tombe à pic.
« Ce que j’ai hérité de mon père, c’est la détestation de l’extrême droite », voilà ce que disait Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les élections européennes, le jeudi 14 mars 2019. Détestation, le mot est fort. Même si la politique anti-migrants du gouvernement, son aversion pour les ONG, que le ministre de l’intérieur a qualifié de « complice » des passeurs, et la politique d’enfermement des enfants dans des centres de rétentions, étaient autant d’indices qui nous faisaient douter de la sincérité de ses propos, une présomption d’innocence demeurait pour madame Loiseau. Le bénéfice du doute en quelque sorte.
Avec les révélations de médiapart, les derniers soupçons de sincérité de l’ex ministre viennent de tomber. On apprend ainsi que Nathalie Loiseau, à l’époque Ducoulombier, a été candidate, en 1984, aux élections étudiantes, sur une liste de l’Union des étudiants de droite, un syndicat fondé sur les ruines du GUD. Entendre aujourd’hui la tête de liste LREM plaider « l’erreur » et dire « qu’elle ne savait pas » que le GUD était d’extrême droite donne envie de sourire. Peut-être ne savait-elle pas qu’Emmanuel Macron était de droite ?
Quand on s’engage quelque part, on fait un minimum de recherche. Même quand on est étudiant. L’Union des droites n’était pas un petit syndicat insignifiant comme certains aiment aujourd’hui à le dire. À l’époque, il éditait une revue intitulée « Réplique », dont l’un des rédacteurs se nommait Emmanuel Ratier. Un homme qui a, par la suite, été rédacteur en chef de minute, et aujourd’hui connu pour développer des thèses conspirationnistes et antisémites. Ses principaux soutiens : Dieudonée et Soral. Voilà donc le passé de syndicaliste étudiant de Nathalise loiseau. Comme rempart à l’extrême droite, comme elle aime se qualifier, on a connu mieux.
Libéralisme, extrême droite. Souvent ces deux visions de la société se retrouvent sur une même pièce, tels des Dupont-et Dupont inséparables. Le droit à l’erreur existe, le changement d’idées aussi, mais pourquoi alors cacher ce sujet aux yeux de tous ? Madame Loiseau l’aurait-elle, elle-même, révélé sans le travail d’enquête de Médiapart ? Pas sûr. Déjà peu crédible quand elle évoque son rôle dans la lutte contre l’extrême droite, Nathalie Loiseau apparaît aujourd’hui comme totalement disqualifiée.
Une erreur de jeunesse, c’est de ne pas se présenter à un examen, pas de s’engager sur une liste d’extrême droite.
Thomas Portes
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