Camaret-sur-Aygues: Raynal et Roquelaure victime collatérale de la guerre en Ukraine

Ce matin la production de la conserverie Raynal et Roquelaure (Ex Buitoni), à Camaret, n'a pas redémarré. La direction l'a suspendue, sans date de reprise, pour cause d'énergie trop chère. La facture énergétique aurait été multipliée par 10 cette année.

Cette situation plonge les salariés dans l'angoisse d'un avenir bien incertain, même s'ils sont, ce mois-ci, indemnisés au titre de l'activité partielle de longue durée (ALPD).  À n'en pas douter, fournisseurs et sous-traitants seront eux aussi durement touchés, il est cependant encore trop tôt pour évaluer l'ampleur de la casse.

En fait, ce sont les 4 plus grosses usines du groupe COFIGEO, auquel appartient l'usine de Camaret, qui sont à l'arrêt , 1 200 salariés sont concernés. Adieu les conserves William Saurin, Zapetti, Garbit, Petitjean, Panzani....

La conserverie rejoint ainsi d'autres secteurs sinistrés par la hausse de leur facture énergétique: le verre (Ex Duralex), la sidérurgie (Ex. Arcelor à Fos), la céramique, etc. Il est à craindre que la liste ne s'allonge.

Les conséquences du formidable hold-up réalisé, à la faveur de la guerre en Ukraine, par les USA sur le commerce de l'Europe avec la Russie sont chaque jour plus visibles, d’autant plus qu’elles sont amplifiées par la libéralisation du marché de l’énergie.

Il était facile de prévoir que la substitution à prix d'or du gaz russe par le gaz étatsunien engendrait une inflation que le monde du travail devrait éponger.  On s'aperçoit aujourd'hui que des pans entiers de notre économie sont concernés. L'arrêt de leur production laisse la place aux importations : Raynal et Roquelaure s'arrête, à quand la saucisse de Toulouse "made in Chicago" ?

Pour payer son tribut à la politique des USA, le gouvernement accentue la pression sur les travailleurs, en témoignent : le durcissement soudain des règles de l'assurance chômage et l'accélération de la réforme des retraites.

L'ampleur du mauvais coup qui frappe le monde du travail est telle qu'il est difficile d'en appréhender tous les aspects et, encore plus, de trouver les moyens d'y répondre.  Cependant certaines luttes apparaissent prioritaires :

• Lutte pour la paix qui, en plus de soulager les peuples que la guerre martyrise, permettra de reprendre des échanges commerciaux et fera baisser l'inflation.
• La lutte pour notre indépendance énergétique que rendrait possible le développement d'un mix énergétique (renouvelable-nucléaire) au sein d'un grand service public de l'énergie; surtout s'il s'accompagne  d'investissements  dans les énergies du futur (proche) comme la fusion nucléaire, dont le projet ITER, en Provence, est le phare.
• Lutte pour que les citoyens, victimes de ce hold-up, retrouvent le droit et les moyens de décider eux-mêmes de leurs affaires.

Menons-les sans attendre!

Tribune libre (*) d'Enver

Militant de la section Oswald Calvetti

​(*) Une tribune libre est publiée sous la responsabilité de son auteur et n'engage ni la section Oswald Calvetti ni le PCF