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"Depuis plus de vingt ans, la confrontation des programmes économiques obéissait à une mécanique bien réglée.

À droite et à l’extrême-droite, des variations plus ou moins autoritaires et violentes autour d’un thème néolibéral : austérité budgétaire, suppressions d’emplois publics, libéralisation du marché du travail.

À gauche, une foi indéfectible, malgré des échecs répétés, dans les vertus de l’action de l’État pour stimuler la demande et imposer par l’impôt une autre répartition des richesses, en laissant au capital toute liberté de décider de la façon de produire les richesses.

L’irruption de Fabien Roussel dans la campagne bouscule ce cadre établi."

C'est ce qui ressort de l'analyse fouillée des programmes économiques des principaux candidats à l'élection présidentielle faites par la Revue Économie et Politique. C'est ici.

Notre camarade Georges Mati, nous donne à réfléchir en résumant pour Rouge Cerise quelques unes des conclusions concernant le programme de la FI qu'il met en perspective avec celui de Fabien Roussel. À y regarder de près il semble bien que ce ne soit vraiment pas pareil....

R.C.

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 "Le programme de Jean Luc Mélenchon : un avenir en commun est soumis à la bonne volonté du capital" écrit Dénis Durand dans un article de la revue Économie  et Politique consacré aux programmes des candidats à l’élection présidentielle.

Ce programme contient un grand nombre de propositions sociales et écologiques mais à la différence du programme de Fabien Roussel il est fort peu explicite sur les moyens de le réaliser.

Plein emploi ou sécurité emploi-formation?
Le programme vise le plein emploi et non pas un projet de sécurité de l’emploi et de la formation. Le plein emploi en France correspond à un taux de chômage de 7% soit plusieurs millions de personnes. La stratégie économique pour y parvenir  c’est de provoquer un choc de demande avec deux composantes traditionnelles.

  • La première est une relance de la consommation,
  • l’autre composante un plan de 200 milliards d’investissements publics écologiquement et socialement utiles qui rempliront les carnets de commande des entreprises pour des années leur permettant à la fois d’investir et d’embaucher en laissant les patrons faire leur métier.

 

Pourquoi les patrons embaucheraient-ils?
Mais qui nous dit que les entreprises décideront effectivement d’embaucher? C’est précisément ce qu’elles ne font pas aujourd’hui pourtant, comme on le constate,  elles sont inondées d’aides publiques. Pour ce qui est des investissements les feront ils pour embaucher et non pour supprimer des emplois?


Comment Mélenchon parviendra -t-il à les faire changer d’avis? Par une planification écologique qui donnerait de la visibilité aux chefs d’entreprise et stimulerait leur appétit de produire et d’embaucher?

On a connu cela au temps de Pompidou et de son plan réducteur d’incertitude qui avait fait merveille au service de la rentabilité des grands groupes privés.

 

C'est au capital et à ses exigence qu'il faut s'attaquer
 Le plan des insoumis ignore une réalité : le capital, ses exigences de rentabilité  et la loi qu’il fait régner sur la gestion des entreprises.

  • Il ne dit rien, ni sur pouvoir d’intervention et de décision des salariés sur les choix d’investissement et de production, ni sur la nationalisation des grandes banques et de grands groupes stratégiques.
  • On n'y trouve ni action concrète pour orienter le crédit bancaire et la création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) ni mobilisation des  acteurs économiques dans des conférences pour l’emploi, la formation et la transformation de la production.
  • Le mot nationalisation ne figure pratiquement pas.

 

 Pour la garantie d’emploi, après l’état providence un état ambulance.

Dés lors qu’on renonce à agir sur la demande et sur l’offre, il ne reste plus qu’à proposer à 1.8 million de chômeurs de longue durée une garantie d’emploi qu’à les embaucher aux frais de l’Etat.

En renvoyant toute l’application du programme à l’Etat et aux finances publiques Mélenchon ne prévoit rien pour échapper au scénario connu chez Jospin et Hollande:a prés une dénonciation enflammée de la finance et des inégalités sociales on en vient à des tentatives d’augmenter les impôts.

Ce qui est vite balayé par la résistance du patronat trop contant de mettre sur ce sujet la population de son côté pour finalement aboutir à un ralliement sans gloire aux  politiques d’austérité et de "baisse du coût du travail" .
 

Georges Mati

Militant du PCF

Tag(s) : #TRIBUNE LIBRE
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