Cinquante-quatre pour cent ! Voilà qui devrait tous nous interpeller: 54% d’abstention, plus de la moitié des Français ne s’est pas déplacée pour voter aux dernières législatives ! Chez les ouvriers, ils sont 70%!
L’union populaire ne s'est pas faite ! Construite par le haut, elle a voulu ignorer la lutte des classes qui fait le quotidien des travailleurs. Eux qui auraient dû en être la base, ne se sont pas sentis concernés et l'ont donc ignorée.
Le RN, récupérant des votes ouvriers mais surtout une grande partie des votes petits-bourgeois, obtient donc pour la première fois un groupe parlementaire de près de 90 députés. La gauche, quant à elle, est dramatiquement affaiblie; à suivre "l’Homme providentiel" elle n'a rencontré que destruction et liquidation. Comment se réjouir d’un tel résultat ?
L’autre soir, alors que ma copine et moi regardions un spectacle de danse, nous nous sommes laissés dérivé dans une discussion sur ce que pourrait être la vie dans une société communiste: Débarrassés de la société de classes et dans un état d’abondance, tous les humains pourraient-ils alors apprendre à bouger leurs corps comme ces danseurs ? Comment serait cette société où survivre ne serait plus la question principale ?
Marx et Engels définissaient le communisme comme le mouvement qui abolit l’état actuel des choses.
Dans le paysage politique actuel, nous avons d’un côté les forces réactionnaires qui veulent faire tourner la roue de l’histoire à l’envers ; nous avons aussi les forces social-démocrates et réformistes qui, rejouant sans fin le passé, freinent cette roue. Et le Parti dans tout ça ?
Est-ce que le PCF est actuellement le moteur du mouvement qui abolit l’état actuel des choses ? Est-ce que le PCF fait avancer la roue de l’Histoire ? La réalité, c’est que malgré notre dernier congrès, le Parti n’est plus la force motrice du prolétariat.
Après quarante ans de liquidation interne, nous nous sommes coupés peu à peu du monde du travail. Nous avons délaissé notre rôle moteur dans le développement de la société, pour un rôle d’appui de la social-démocratie, un rôle d’arrière-garde. En nous détachant des couches populaires, en liquidant nos cellules d’entreprises et de quartiers, nous nous sommes arrachés à la classe qui porte le monde nouveau, la classe des travailleurs. Nous avons laissé le prolétariat sans structure, sans visée, sans espoir… sans avenir.
Le Parti s’est assis à côté de la roue de l’Histoire.
Pas étonnant que le monde du travail nous ait tourné le dos, pas étonnant qu’il ne vote plus et se laisse détruire. Nous l’avons abandonné et laissé seul.
Si le Parti est incapable d’assumer son rôle émancipateur, s'il est incapable de porter un message nouveau, clair et compréhensible ; s’il est incapable de créer de nouvelles structures, de nouvelles formes d'organisation, qui parlent au prolétariat et lui font reprendre confiance et conscience en son rôle historique ; si le Parti est incapable de porter un espoir nouveau qui pousse le monde du travail à s’y reconnaître et à s’y engager, alors il disparaîtra, écrasé par la roue de l’Histoire.
S’accorder sur ce constat, implique de reprendre dès à présent le travail : le Parti n’est pas une association amicale de gens sans intérêts et devoirs communs ! Il faut développer de nouvelles façons de militer, de s’organiser, de se battre ! Nous ne parlons pas ici d’un jeu, nous parlons de la lutte implacable de classes et si nous sommes véritablement communistes, nous savons dans cette guerre quel est notre camp.
Renforçons notre Parti, investissons nos entreprises, nos quartiers ! Créons des cellules d’entreprises, la forme moderne d’organisation, la plus à même de s’adapter aux conditions de l’exploitation actuelle.
La lutte est acharnée, préparons dès à présent le 39ème congrès, afin qu'il écarte la cinquième colonne qui finira par nous détruire et qu'il permette au monde du travail de retrouver son Parti avec pour but la construction du Socialisme des Jours heureux.
Jonathan
Militant du PCF