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Reproduire sur terre ce qui se passe naturellement dans le soleil pour en tirer  une énergie très  importante et peu polluante, associer  pour 40 ans dans un projet de recherche des  pays  qui comptent plus de la moitié des habitants de la planète et faire fonctionner tout cela en Provence à quelques kilomètres de nous, voilà  quelques caractéristiques d'ITER.

Pourtant ce projet qui emploie des milliers de travailleurs, pour la plus part très qualifiés, et qui permet à  l'homme à repousser les limites de son savoir et de ses techniques, ce projet qui le  conduit à approfondir  les mathématiques,   à inventer de nouveaux matériaux  pouvant résister  à 150 millions de degrés ou de nouvelles  techniques de construction de bâtiment , ce projet donc est peu connu des habitants de notre région.

C'est pourquoi, en janvier 2021, Rouge Cerise avait demandé à notre camarade Georges Mati d'expliquer ce  projet à ses lecteurs (Ici)

Avant-hier, le Secrétaire général de notre Parti, a visité le site.

Fabien Roussel a pu constater les  progrès réalisés  et s'informer sur l'énorme enjeu du déploiement de la fusion atomique. 

Les communistes aspirent à construire une société qui donnera "à chacun suivant ses besoins". Cela supposera un développement sans précédent  de toutes sortes de productions  et un besoin en énergie énorme. La fusion nucléaire testée à ITER sera-t-elle la réponse à ce défi?  

Les progrès dans ce domaine le laissent espérer. Dans ces conditions, ils faut s'attendre à ce que son développement et sa mise en oeuvre soient l'enjeu d'une lutte de classe acharnée.

La visite de Fabien Roussel à ITER est le signe que les communistes y joueront  tout leur rôle.

Enver

 

 

À l' occasion de cet événement La Marseillaise a publié un article de Yves Souben  que Rouge Cerise vous invite à lire ci-dessous:

Article de La Marseillaise

Enfermer un soleil, le rêve d’Iter se poursuit

Malgré les pépins techniques, le site expérimental du réacteur à fusion nucléaire Iter espère toujours une mise en route à l’horizon 2035. Voyage dans les entrailles de ce projet colossal, à l’occasion d’une visite de Fabien Roussel.
 

Barcelone a le chantier démesuré de sa basilique, la Sagrada Familia, qui se prolonge depuis près d’un siècle et demi. La Provence a sa propre cathédrale laïque, dédiée à la fusion nucléaire. Au carrefour de quatre départements, le projet colossal Iter suit son chemin malgré de lourds contretemps. À l’horizon 2035, ce site coopératif international - Europe, Chine, Russie, Inde, États-Unis, Japon et Corée du Sud investissent environ 25 milliards d’euros en commun et travaillent de concert malgré les guerres - espère atteindre son objectif : produire 10 fois plus d’énergie qu’il n’en reçoit pour alimenter le plasma de son réacteur thermonucléaire expérimental. « Et montrer qu’on peut domestiquer l’énergie des étoiles », sourit Alain Bécoulet, responsable de l’ingénierie chez Iter.

 

Le meilleur thermos de l’univers
L’ambition est en effet de recréer l’énergie du soleil en fusionnant des atomes d’hydrogène pour créer des atomes d’hélium. Soit l’inverse de la fission des atomes qui alimente les actuelles centrales nucléaires. Mais pour réussir, il faut transformer ces atomes en un plasma de quelque 150 millions de degrés. Celui-ci prend la forme d’un halo aux nuances bleutées là où la matière cherche à s’échapper. « Il faut créer une boîte virtuelle pour le contenir, alors on va créer une cage magnétique dans une enceinte à vide », poursuit Alain Bécoulet. Son nom : tokamak, l’acronyme russe qui désigne une chambre toroïdale (sa forme) aux bobines magnétiques. « La meilleure bouteille thermos de l’univers », illustre-t-il. La température passe de - 269°C d’un côté à 150 millions de degrés de l’autre.

Au cœur des 300 hectares concédés à Iter, les chantiers s’égrènent le long du plateau surélevé qui concentre le cœur de l’expérimentation. Au milieu des bâches, des barrières et des engins de chantier, les bâtiments sont achevés à 85% désormais, des infrastructures électriques aux immenses refroidisseurs, en passant par les aires de stockage des pièces livrées. Et au milieu, telle une cathédrale, le hall d’assemblage et le bâtiment qui abrite le tokamak, hauts de 60 mètres, bientôt achevés. À l’intérieur, entre l’enchevêtrement des tours, les échafaudages et les circuits d’aération, tout est démesuré. Le premier module de l’aimant central vient d’être assemblé, assez puissant pour soulever un porte-avions. Et à l’extrémité du hall, le tokamak lui-même, avec sa première bobine installée.

Celle-ci va cependant devoir être démontée d’ici deux à trois semaines. Des défauts ont été repérés sur une pièce et son fabricant doit venir sur place les corriger. Pour que la cage magnétique soit parfaite, les bobines de 17 mètres de diamètre doivent en effet être ajustées au micromètre près. Autre tuile, trois micro-fuites ont été repérées dans la centaine de kilomètres de tuyauterie, à l’extérieur du Tokamak. En cause, une corrosion sous contrainte dont il faut déterminer les causes. « Ce n’est pas un drame, mais cela prend un temps fou », soupire le responsable de l’ingénierie.

Appétits industriels
Le calendrier de l’expérimentation est ainsi en pleine révision. Iter espérait fermer sa machine en 2025 puis l’ouvrir à plusieurs reprises pour l’ajuster avant d’atteindre ses objectifs en 2035. Finalement, elle ne devrait être refermée qu’en 2030 et l’ordre des chantiers évolue. « On change la séquence pour impacter le calendrier le moins possible. Quand on fermera la machine, elle sera pratiquement prête pour les expériences grandeur nature. » Des expériences qui déboucheront sur des prototypes industriels plus gros de moitié, pour ouvrir la voie à la commercialisation.

Mais déjà, les appétits s’aiguisent. Dans la recherche d’abord, « on est dans l’ère des partenariats publics-privés », rappelle Alain Bécoulet. Les start-up se multiplient pour proposer leurs solutions miracles sur les millions de pièces du projet. Des pays comme la Chine ou le Royaume-Uni développent leurs programmes, quand les budgets et les postes se restreignent au CEA de Cadarache au profit du rachat de start-up qui drainent les cerveaux, soupire la CGT. Les industriels se préparent aussi. Les premiers consortiums portés par de grands groupes internationaux sont en train de se structurer en Europe et aux États-Unis. Et, envers du décor, dans cette zone extraterritoriale où les syndicats n’ont pas droit de cité, la sous-traitance prolifère, sans infrastructure pour l’accueil de ces salariés. « Ils arrivent à 50 ans, ils sont en pièces », soupire le responsable de l’union locale CGT. Leur travail est pourtant essentiel pour arriver à ce rêve : une énergie contrôlée et décarbonée, grâce à laquelle un verre d’eau produit autant d’énergie que 10 000 tonnes de charbon.

 

YVES SOUBEN 

 

Tag(s) : #TRIBUNE LIBRE
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